Dans notre société où tout va plus vite, le burnout est devenu un terme à la mode. Voyons ce qui se cache vraiment derrière et comment rebondir.
- Comprendre le burnout : définition, mode d’apparition et symptômes
- Burnout : comment s’en sortir ?
- Introduction
- Prendre conscience de son état : l’importance de l’acceptation
- Se reposer et se ressourcer : les bienfaits du repos
- Réévaluer ses priorités : redéfinir ses objectifs et ses valeurs
- Adopter un mode de vie sain : nutrition, exercice et sommeil
- Renforcer son réseau de soutien : famille, amis et professionnels
- Développer des stratégies de gestion du stress : techniques et outils
- Planifier un retour progressif au travail : conseils et meilleures pratiques
- Comment éviter le burnout ?
- Conclusion
Comprendre le burnout : définition, mode d’apparition et symptômes
Définition
Le burnout (ou burn-out) est un syndrome d’épuisement professionnel, qui se traduit sur le plan psychologique, émotionnel et physique. Le mot vient de l’anglais, signifiant être brulé, consumé : on peut prendre l’image d’une maison qui a l’air intacte de l’extérieur, mais qui a été ravagée par les flammes à l’intérieur.
Il est dû à un décalage entre l’individu et son environnement de travail, et vient se constituer lorsque la personne est soumise à un stress trop important, sur la durée.
Mode d’apparition du burnout
L’entrée dans le burnout est progressive et insidieuse, à mesure de l’accumulation du stress au travail.
Dans l’environnement professionnel, nous pouvons être soumis à de nombreux stresseurs. On peut notamment retrouver les suivants, avec quelques exemples de situations concernées :
- Une surcharge de travail, un manque de ressources : l’objectif à atteindre est trop important par rapport aux ressources disponibles, il y a une certaine pression temporelle
- Un manque de reconnaissance : le manager, les collègues, les clients ne reconnaissent pas le travail réalisé à sa juste valeur, il n’y a pas (ou peu) de récompenses, d’encouragements.
- Un manque de soutien social : on est isolé(e) car il y a des conflits dans l’équipe, ou tout du moins une absence d’empathie, de solidarité
- Un décalage entre les valeurs et celles de l’entreprise : l’employeur donne des consignes qui entrent en conflit avec les valeurs de l’individu, par exemple certaines tâches à réaliser, ou bien la façon de le faire (baisse volontaire de la qualité du produit ou de la prestation qui sont réalisés, pratiques contraires à l’éthique, consignes sur la façon de traiter les partenaires ou clients…)
- Un sentiment d’injustice : on observe des personnes moins méritantes évoluer plus rapidement que d’autres (ou soi), en cas de dérives l’employeur ne prend pas les mêmes décisions selon les collaborateurs…
En temps normal ces stresseurs, très courants, sont ponctuels. L’individu peut y faire face au fur et à mesure de leur survenance, en mobilisant ses ressources.
Le burnout intervient lorsque ces stresseurs vont s’accumuler sur la durée : cette accumulation va petit à petit consommer les réserves de la personne et la vider de son énergie, jusqu’à l’épuisement complet.
Il est essentiel de distinguer le burnout du stress. Alors que le stress est une réponse normale aux défis, le burnout est le résultat d’un stress insuffisamment géré qui perdure dans le temps. Le stress peut parfois être bénéfique en stimulant la productivité et la créativité. En revanche, le burnout conduit à un épuisement qui affecte toutes les sphères de la vie, y compris les relations personnelles et la santé globale. Faire cette distinction permet de mettre en place des stratégies de gestion appropriées et efficaces pour chaque situation, comme nous le verrons.
Les symptômes du burnout
Le burnout qui progresse se manifeste de plusieurs façons : sur le plan physique (fatigue chronique, maux de tête, douleurs musculaires, troubles du sommeil…), psychologique/émotionnel (troubles de la concentration, pessimisme, image négative de soi…) et sur le plan du comportement (repli sur soi, irritabilité, agressivité…).
Lorsqu’il est constitué, une rupture brutale peut s’ajouter aux différents symptômes : il est par exemple impossible pour la personne de se lever le matin pour aller au travail ou réaliser les tâches quotidiennes, elle peut ressentir des douleurs physiques intenses…
Burnout : comment s’en sortir ?
Introduction
Avant de commencer, il me semble important de vous donner quelques points de repère pour ce que nous allons traiter dans cette partie de l’article. En effet, dans notre société où tout va plus vite et où on valorise le travail et la productivité, le burnout est devenu depuis plusieurs années un terme à la mode. On entend facilement des personnes en situation de surmenage, même temporaire, déclarer « je suis en burnout ! », parfois sur le ton de l’humour.
Cependant le véritable burnout est un sujet sérieux, et il est utile de bien différencier deux situations, pour savoir de quoi l’on parle réellement : celle où le burnout est bien « installé », objet de cette partie, et celle où ce sont uniquement les prémices du burnout, qu’il s’agira alors d’éviter.
Lorsque le burnout est installé, les symptômes évoqués précédemment peuvent être particulièrement handicapants. Pour s’en sortir, cela demande généralement du temps, car c’est un processus. Votre corps, après avoir souffert du stress chronique pendant une certaine durée, vous force à présent à l’écouter. La prise en charge par des professionnels de santé est nécessaire, c’est d’ailleurs souvent le médecin traitant qui va poser le diagnostic, prescrire un arrêt de travail et coordonner la réponse thérapeutique, qui peut être pluridisciplinaire.
Pour progresser sur le chemin de la guérison et rebondir, vous pouvez agir à plusieurs niveaux, que nous allons à présent découvrir.
Prendre conscience de son état : l’importance de l’acceptation
Reconnaître et accepter son état de burnout est une étape cruciale dans le processus de guérison. Cette prise de conscience permet de comprendre les limites de son corps et de son esprit, et de commencer à prendre des mesures concrètes pour aller mieux. La première chose à faire est d’admettre que l’épuisement professionnel n’est pas une faiblesse, mais une réaction naturelle face à un stress prolongé.
Pour faciliter cette acceptation, il est important de parler de son état avec des proches. La communication ouverte avec la famille et les amis peut apporter un soutien émotionnel considérable et aider à se sentir moins isolé(e). Partager ses sentiments et ses expériences avec des personnes de confiance peut également offrir des perspectives différentes et des conseils utiles.
Consulter un professionnel de la santé mentale est également une démarche essentielle, souvent cela se fera via l’orientation par le médecin traitant. Des psychologues ou psychothérapeutes, par exemple, peuvent fournir des outils et des stratégies pour gérer le stress et l’anxiété, tout en offrant un espace sûr pour exprimer ses émotions. Un professionnel peut également aider à identifier les déclencheurs du burnout et à élaborer un plan de rétablissement personnalisé.
Il est bénéfique de se renseigner sur le syndrome d’épuisement professionnel. Comprendre les symptômes et les causes du burnout permet en effet de mieux appréhender son propre état et aussi de pouvoir reconnaître les signes avant-coureurs à l’avenir. Cela peut passer par la lecture de livres, d’articles scientifiques ou de témoignages par exemple.
Enfin, il est important de se donner le temps nécessaire pour guérir. La récupération après un burnout ne se fait pas du jour au lendemain. Même si certains voudraient changer d’emploi rapidement à ce moment-là, il faut savoir accepter son état, ce qui signifie aussi accepter que la guérison est un processus qui nécessite patience et bienveillance envers soi-même.
A vouloir aller trop vite on risque de se mettre en situation d’échec. En effet, comment peut-on imaginer convaincre un recruteur lorsque l’on est par exemple épuisé(e), que l’on a perdu son estime de soi ? Le temps du rebond viendra, en s’appuyant sur les enseignements de cette expérience douloureuse, à condition d’être tout d’abord à l’écoute de son corps et d’avoir eu un premier cheminement.
Se reposer et se ressourcer : les bienfaits du repos
Lorsqu’une personne vit un burnout, et qu’elle a trop puisé dans ses réserves, on observe que les congés payés ne suffisent plus à recharger les batteries. C’est alors la prise en charge médicale, la plupart du temps par le médecin traitant, avec le diagnostic et l’arrêt de travail, qui va s’avérer salutaire. Après un burnout en effet, il est essentiel de prendre le temps de se reposer et de se ressourcer. Le repos joue un rôle crucial dans le processus de récupération, permettant à l’organisme et à l’esprit de se rééquilibrer. L’éloignement de l’environnement de travail permet de réduire le stress et d’éviter les facteurs déclencheurs de l’épuisement professionnel.
Une autre stratégie efficace pour se ressourcer est la pratique régulière de techniques de relaxation. Des méthodes telles que la méditation, le yoga, ou la respiration profonde peuvent aider à calmer l’esprit et à réduire les tensions physiques. Ces activités favorisent un état de bien-être qui est indispensable pour surmonter le burnout. Il est également bénéfique de s’adonner à des loisirs qui apportent de la joie et de la satisfaction personnelle, qu’il s’agisse de lecture, de jardinage, ou de toute autre activité qui procure du plaisir et du réconfort.
Maintenir une bonne hygiène de vie est tout aussi crucial pour la récupération après un burnout. Cela inclut une alimentation équilibrée, riche en nutriments essentiels, ainsi qu’une hydratation adéquate. Une bonne nutrition peut avoir un impact significatif sur la santé mentale et physique. Par ailleurs, un sommeil de qualité est indispensable. Il est recommandé de respecter un rythme de sommeil régulier, d’éviter les écrans avant de se coucher, et de créer un environnement propice à la détente.
L’intégration de ces stratégies dans la vie quotidienne peut grandement contribuer à la guérison et au bien-être général. Se donner la permission de se reposer et de se ressourcer n’est pas un signe de faiblesse, mais plutôt un pas nécessaire vers la reconstruction après le burnout.
Réévaluer ses priorités : redéfinir ses objectifs et ses valeurs
Après un burnout, il est essentiel de réévaluer ses priorités pour éviter de retomber dans le même schéma. Cette introspection commence par une réflexion approfondie sur ses objectifs personnels et professionnels. Prendre le temps de définir ce qui est réellement important permet d’établir des fondations solides pour un avenir plus équilibré.
Un exercice efficace pour redéfinir ses objectifs consiste à créer une liste de valeurs fondamentales. Ces valeurs, qui peuvent inclure la famille, la santé, le développement personnel ou la carrière, vont vous servir de boussole pour orienter vos actions. Une fois ces valeurs identifiées, il est utile de les prioriser et de réfléchir à la manière dont elles se traduisent concrètement dans la vie quotidienne. Par exemple, si vous classez la santé comme une priorité, il peut s’agir de planifier des repas équilibrés et d’intégrer de l’exercice physique régulier dans votre routine.
Il est également crucial de se fixer des objectifs réalistes et atteignables. Plutôt que de viser des objectifs trop ambitieux et potentiellement stressants, il est préférable de se concentrer sur des étapes intermédiaires qui permettent de mesurer les progrès sans se sentir submergé(e).
En parallèle, établir des limites claires est indispensable pour maintenir un équilibre sain entre vie professionnelle et personnelle. Cela peut inclure des actions en termes de gestion du temps, comme définir des heures de travail fixes et des périodes de repos, ainsi que la délégation de tâches lorsque cela est possible. Apprendre à dire non sans culpabiliser est également une compétence essentielle pour éviter la surcharge de travail ; contrairement à ce que l’on pense, dans la plupart des situations c’est tout à fait réalisable avec la bonne méthode.
En réévaluant ses priorités et en alignant ses actions avec ses valeurs, il devient possible de reconstruire une vie plus harmonieuse et épanouissante après un burnout. Cette démarche proactive favorise non seulement la prévention du syndrome d’épuisement professionnel, mais contribue également à un bien-être global durable.
Adopter un mode de vie sain : nutrition, exercice et sommeil
La récupération après un burnout nécessite une approche dite holistique, c’est-à-dire globale, et adopter un mode de vie sain est essentiel pour retrouver l’équilibre. Une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et un sommeil de qualité jouent des rôles cruciaux dans le processus de guérison.
En premier lieu, la nutrition a un impact significatif sur notre bien-être mental et physique. Une alimentation riche en fruits, légumes, protéines maigres et céréales complètes peut aider à stabiliser l’humeur et à augmenter les niveaux d’énergie. Les aliments riches en oméga-3, tels que le poisson gras, les noix et les graines de lin sont particulièrement bénéfiques pour la santé cérébrale. Éviter les excès de sucre et de caféine peut également permettre de prévenir les fluctuations d’énergie et les crises d’anxiété.
Ensuite, l’exercice régulier est un autre pilier d’un mode de vie sain. L’activité physique libère des endorphines (vous pourrez trouver l’appellation « hormones du bonheur »), qui peuvent améliorer l’humeur et réduire les symptômes de dépression et d’anxiété. Il n’est pas nécessaire de s’engager dans des entraînements intenses : des activités modérées comme la marche, le yoga ou la natation peuvent suffire à promouvoir la santé mentale et physique. Le bénéfice est avant tout obtenu par la régularité, et non pas l’intensité de l’activité.
Enfin, un sommeil de qualité est indispensable pour une récupération complète. Le stress chronique et le burnout peuvent perturber les cycles de sommeil, rendant difficile l’obtention d’un repos réparateur. Établir une routine de sommeil régulière, créer un environnement propice au repos, tel qu’une chambre sombre et silencieuse, et éviter les écrans avant de dormir sont des stratégies efficaces pour améliorer la qualité du sommeil.
A notre époque « hyper-connectée », il peut sembler difficile d’intégrer ces habitudes dans la vie quotidienne au début, mais en commençant par de petits changements progressifs cela devient possible, et il est important de le faire pour avancer dans la guérison. Par exemple, on peut essayer de préparer des repas équilibrés à l’avance, trouver un(e) partenaire d’exercice pour rester motivé(e), et établir des heures de coucher cohérentes pour faciliter la transition vers un mode de vie plus sain. Il s’agit de se « reconnecter », à soi avant tout, ainsi qu’à ses proches.
Renforcer son réseau de soutien : famille, amis et professionnels
Le soutien social joue un rôle fondamental pour surmonter le syndrome d’épuisement professionnel. En période de burnout, il est essentiel de renforcer et de mobiliser son réseau de soutien qui comprend la famille, les amis et les professionnels de santé. Ce soutien permet non seulement de partager ses expériences et ses émotions, mais aussi de recevoir des conseils et de l’encouragement. Voyons quelques stratégies pour optimiser ce réseau de soutien.
Tout d’abord, il est très important de communiquer ouvertement avec ses proches. Exprimer ses sentiments et besoins de manière claire et honnête permet à la famille et aux amis de mieux comprendre la situation et de fournir le soutien adéquat. Par exemple, expliquer ce que l’on ressent, les défis auxquels on fait face et le type d’aide dont on a besoin peut faciliter des conversations constructives et bienveillantes. Accepter l’aide offerte, même si cela peut être difficile, est une étape importante pour se rétablir.
Ensuite, renforcer les liens existants peut être bénéfique dans le processus de guérison, ce que j’entendais il y a quelques lignes par la « reconnexion » à ses proches. Passer du temps de qualité avec la famille et les amis peut aider à restaurer une sensation de normalité et de sécurité. Participer à des activités sociales agréables et relaxantes peut également contribuer à réduire le stress et à améliorer l’humeur.
Par ailleurs, il est possible d’élargir son cercle d’aide en rejoignant des groupes de soutien ou des communautés dédiées au burnout ou à la santé mentale, à condition que cela vous corresponde. Ces groupes peuvent offrir un espace pour partager ses expériences avec des personnes vivant des situations similaires, ce qui peut être réconfortant.
Enfin, faire appel à des professionnels de la santé mentale est souvent nécessaire pour une récupération complète. Le médecin traitant peut vous orienter la plupart du temps vers des professionnels spécialisés dans l’accompagnement ou dans le burnout. Ils peuvent vous fournir des outils et des techniques pour gérer le stress, développer des stratégies d’adaptation et reconstruire une vie équilibrée. Il est essentiel de ne pas hésiter à consulter ces professionnels pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé et adapté à ses besoins spécifiques.
Développer des stratégies de gestion du stress : techniques et outils
Une fois la période aiguë du burnout passée, il est important de mettre en place des stratégies de gestion du stress pour prévenir les rechutes. En effet, une meilleure gestion du stress permet non seulement de retrouver un équilibre mental et émotionnel, mais aussi de renforcer la résilience face aux défis quotidiens. Nous avons déjà abordés quelques éléments clés pour une bonne gestion du stress, tels que l’exercice physique régulier, une alimentation saine et équilibrée, ainsi que maintenir des relations sociales positives. Voici quelques autres techniques et outils éprouvés pour vous aider à mieux le gérer.
Méditation
La méditation est une pratique ancienne qui aide à calmer l’esprit et à réduire le stress. En prenant quelques minutes chaque jour pour méditer, vous pouvez améliorer votre concentration et votre bien-être général. La méditation de pleine conscience, par exemple, vous encourage à être présent dans l’instant et à observer vos pensées sans jugement. Cela peut diminuer l’anxiété et augmenter la clarté mentale. Je vous conseille de vous intéresser aux travaux du psychiatre Christophe André, qui a notamment écrit plusieurs livres sur le sujet.
Respiration profonde
La respiration profonde est une autre technique simple mais efficace pour gérer le stress. Elle consiste à inspirer profondément par le nez, à retenir sa respiration pendant quelques secondes, puis à expirer lentement par la bouche. Cette pratique aide à réduire la tension et à améliorer l’oxygénation du cerveau, ce qui peut avoir un effet apaisant immédiat.
Gestion du temps
Bien gérer son temps est crucial pour éviter le stress lié aux échéances et aux charges de travail excessives. La bonne utilisation d’outils de planification, tel que l’agenda, peut permettre de retrouver un sentiment de contrôle, en vous aidant à organiser vos journées de manière plus efficace. Prioriser les tâches importantes et déléguer lorsque c’est possible sont également des stratégies importantes pour réduire la pression.
Planifier un retour progressif au travail : conseils et meilleures pratiques
Une fois que l’on a suffisamment progressé sur le chemin de la guérison de son burnout, il devient possible d’envisager un retour au travail. Pour maximiser les chances de succès et éviter les rechutes, ce retour doit être progressif. Il doit être planifié avec soin en concertation avec son médecin traitant, le médecin du travail et l’employeur. Cela permet de prendre en compte l’état actuel et de discuter des possibilités d’aménagement du poste. Ces échanges sont l’occasion de clarifier vos besoins et de définir des attentes réalistes, tant pour vous que pour votre employeur.
Le retour progressif se fait par le biais du dispositif dit de temps-partiel thérapeutique (ou mi-temps thérapeutique). Il est possible de commencer la reprise par des journées de travail plus courtes, et d’augmenter graduellement selon la tolérance et le niveau de confort. Par exemple, vous pourriez commencer par travailler deux à trois jours par semaine, avec des journées de quatre à six heures, puis progressivement augmenter ces horaires jusqu’à retrouver un emploi du temps complet.
En principe, la ou les sources de stress principales dans votre environnement de travail auront été réduites. C’est l’un des effets de l’étude de la situation par le médecin du travail, qui fait ensuite des préconisations à l’employeur. Il ne manque généralement pas de sensibiliser ce dernier au sujet des risques psycho-sociaux (RPS). A noter, en matière de santé, et notamment de santé mentale, l’employeur dispose d’une obligation de sécurité dite de résultat : cela veut dire qu’il doit garantir la santé de ses salariés.
Lors de votre retour au travail, établir des limites claires est également primordial. Apprenez à dire non et à déléguer lorsque cela est nécessaire. Fixez des priorités pour vos tâches et évitez de prendre trop de responsabilités à la fois. Par exemple, si vous êtes sollicité(e) pour des projets supplémentaires, évaluez d’abord votre charge de travail actuelle avant de donner une réponse. Utilisez des outils de gestion du temps et des techniques de productivité pour garder le contrôle sur vos engagements professionnels.
Prendre des pauses régulières fait également partie des bonnes pratiques. Prendre quelques minutes pour se déconnecter durant la journée peut aider à maintenir votre énergie et à réduire le stress. Adoptez des habitudes de travail saines, comme éviter de travailler tard le soir ou durant les weekends, afin de favoriser un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
En suivant ces conseils et meilleures pratiques, vous augmenterez vos chances de réussir votre retour au travail après un burnout. La clé est de rester à l’écoute de vos besoins et de ne pas précipiter le processus de réintégration.
Comment éviter le burnout ?
Introduction
Beaucoup de choses peuvent être faites pour éviter le burnout, et c’est tant mieux, car il est plus facile de prévenir que de guérir.
Nous avons vu en définissant le burnout qu’il était le résultat d’un décalage entre l’individu et son environnement de travail : cela donne ainsi deux axes sur lesquels il vous est possible d’agir.
A noter, dans la partie précédente traitant de comment rebondir après un burnout, nous nous sommes beaucoup focalisés sur ce que vous pouvez faire au niveau individuel ; la partie environnement de travail est en effet, dans ce cas-là, avant tout influencée par l’intervention du médecin du travail et l’adaptation du poste.
Ici, lorsque vous n’êtes pas en situation de burnout, ou bien uniquement dans les prémices, vous avez encore beaucoup de latitude pour agir et l’éviter, ce que je ne saurai trop vous conseiller.
Agir sur l’environnement de travail
Nous traitons cet axe en premier car le burnout est avant tout situationnel. On estime en effet qu’environ 70% des causes du burnout viennent de la situation de travail, et 30% de facteurs individuels. Les stresseurs professionnels ont pour origine l’environnement de travail, l’organisation mise en place, les personnes présentes et leur mode de fonctionnement.
Il est parfois possible de réduire, voire supprimer certains stresseurs, notamment par la communication. Dans une majorité de cas cependant, particulièrement dans les grandes structures, vous vous êtes sans doute déjà aperçu(e) qu’il est extrêmement difficile de changer seul(e) une organisation du travail ou une culture d’entreprise qui va générer ces stresseurs de manière inéluctable.
Prenons un exemple simple et très courant, quel que soit le secteur d’activité. Dans l’entreprise « A », une activité donnée demandait 3 collaborateurs pour être réalisée dans de bonnes conditions. Un des trois salariés a quitté son poste et n’a pas été remplacé, pour des raisons budgétaires. Le même volume d’activité doit à présent être réalisé par seulement 2 personnes, ce qui crée une situation de surcharge de travail. Le résultat est le suivant : si les deux membres de l’équipe restants veulent mener leur travail à son terme, avec le même niveau de qualité, tôt ou tard ils paieront les conséquences en termes de santé, le burnout étant l’une des issues possibles.
Concrètement, si l’on est soumis(e) à plusieurs stresseurs professionnels tels que ceux cités précédemment, de manière chronique, je vous invite à bien analyser la situation, les moyens d’action à votre disposition et les délais potentiels avant d’espérer obtenir des résultats.
Dans beaucoup de cas, le meilleur conseil que j’aurais à donner serait de quitter ce contexte. Parce vous avez les ressources pour le faire, que vous n’arriverez pas à changer la situation délétère, et qu’il existe d’autres environnements où vous pourrez être beaucoup plus épanoui(e). Bien sûr, cela pourra demander des efforts, représenter un « coût » si cela passe par de la formation ou un coaching. Mais il s’agit en réalité d’un investissement. Certains préféreront rester et subir, compte tenu par exemple de responsabilités financières (crédit immobilier…), ou des bénéfices qu’ils ont malgré tout (bonne rémunération), qui peuvent s’avérer être de véritables pièges.
En tout cas, n’imaginez pas un seul instant que rester dans une situation de stress chronique n’a aucun coût : tôt ou tard, celui-ci se mesurera avec les effets négatifs sur la santé qui risquent de se manifester. On peut parler ici de somatisation, lorsque la souffrance psychique s’exprime à travers le corps.
Agir au niveau individuel
Ce deuxième moyen d’action peut être utilisé s’il semble difficile d’agir sur l’environnement de travail, ou bien en complémentarité, pour la meilleure efficacité.
Nous avons vu qu’une partie des facteurs expliquant le burnout a pour origine l’individu et son fonctionnement. Le burnout touche particulièrement les personnes très investies dans leur travail, qui ont à cœur de faire de la qualité, de réaliser une bonne performance. Les individus perfectionnistes y sont ainsi plus vulnérables, tout comme ceux ayant une tendance à l’anxiété par exemple. Il touche également particulièrement certaines professions, telles que les soignants, les personnes dans des métiers d’aide et de relation à l’autre, comportant notamment un certain niveau d’exigences émotionnelles.
Pour éviter le burnout, on peut s’appuyer sur tous les conseils développés dans la partie précédente, lorsqu’on cherche à s’en sortir : aussi bien le repos, la bonne évaluation de ses priorités, le mode de vie sain et les relations sociales que les techniques de gestion du stress. Être à l’écoute de son corps et des éventuels symptômes qui se manifestent permet d’agir et d’atténuer rapidement les effets, dans une certaine mesure.
En amont, avoir une bonne compréhension du burnout et de ses mécanismes vous permet d’agir au niveau psychologique, par exemple avec la prise de recul, pour vous protéger. Si nous reprenons l’équipe en surcharge de travail décrite précédemment, cela consisterait pour ces salariés à se dire « même si j’aime mon travail et que je veux bien le réaliser, à deux personnes nous ne pouvons réaliser que le travail de deux personnes, et non pas trois. Je peux gérer un accroissement temporaire d’activité, mais sur la durée ce n’est pas possible de faire chacun le travail d’une personne et demi, je me mettrais en risque ». Charge à l’employeur d’adapter l’organisation du travail ou bien les objectifs en conséquence.
Je sais que pour des personnes aimant leur travail et la qualité de celui-ci, ce type de prise de recul peut être difficile, cependant il est absolument crucial d’agir – quel que soit le mode retenu – pour ne pas subir des effets négatifs sur la santé et laisser un burnout s’installer. Car au-delà de la souffrance lorsqu’on vit un burnout, le processus de guérison est souvent long, et les marges de manœuvre pour rebondir rapidement sont réduites.
Au niveau individuel, vous avez déjà appliqué les conseils et bonnes pratiques, et sentez que vous entrez progressivement dans le burnout ? Les stresseurs professionnels sont trop importants, ou en essayant d’agir dessus les résultats attendus sont/seraient trop longs à atteindre ?
Même si vous avez déjà perdu quelques plumes, vous avez la plupart du temps encore beaucoup de ressources, et êtes lucide dans votre analyse de l’évolution de la situation. Il vaut mieux probablement étudier activement vos portes de sortie et mettre en œuvre un nouveau plan d’action, car vous pouvez encore rebondir avant que la situation ne se dégrade, en recherchant et décrochant un nouvel emploi par exemple.
Conclusion
Le burnout, ou syndrome d’épuisement professionnel, se manifeste lorsqu’un individu est soumis à des stresseurs de manière chronique. Si l’environnement de travail est le principal facteur d’apparition du burnout, des facteurs individuels interviennent également.
Nous avons vu plusieurs conseils pour progresser sur le chemin de la guérison et s’en sortir lorsqu’on vit un burnout. Cela peut passer par une recherche d’amélioration de son hygiène de vie (repos, alimentation, activité physique), des techniques de gestion du stress, la réévaluation de ses priorités et l’importance du soutien social.
Nous avons également vu comment on peut l’éviter, en agissant au niveau individuel (notamment avec les conseils ci-dessus) ou bien de l’environnement de travail, que ce soit en essayant de réduire les stresseurs présents, ou en recherchant un nouvel emploi dans un environnement plus positif. Dans tous les cas, il est bien plus facile d’agir en amont, pour éviter d’entrer dans une spirale délétère pour la santé au cas où le burnout s’installerait. Plus on agit tôt, y compris aux prémices de son apparition, plus on dispose de ressources et de marges de manœuvre pour rebondir rapidement.
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Si vous souhaitez approfondir le sujet du burnout, je vous conseille de vous intéresser à des articles scientifiques et ouvrages du psychiatre Patrick Légeron, vous ne pourrez pas vous tromper. Le site de la Haute Autorité de Santé contient également des articles et guides qui pourraient vous être utiles.
Vous apprécierez sûrement d’autres articles de mon blog, et pouvez en apprendre plus sur mon livre ici.