Gagnez une longueur d’avance avec votre CV en découvrant la réponse à cette question qui pourrait vous surprendre, par rapport aux conseils le plus souvent donnés en la matière. Cet article couvre la définition des activités extra-professionnelles, le cadre légal et différents cas de figure concrets, de manière à vous guider efficacement sur le sujet.
Activités extra-professionnelles dans un CV, de quoi parle-t-on exactement ?
Avant d’étudier la conduite à tenir pour obtenir les meilleurs résultats dans sa recherche d’emploi, il est important de nous accorder sur ce qu’on entend par les activités extra-professionnelles dans un CV.
Le Larousse donne la définition suivante du terme extraprofessionnel : « qui est hors de la profession ». Les activités extra-professionnelles comprennent ainsi toutes les activités qui se pratiquent hors du travail, quelles qu’elles soient.
Cela inclut les loisirs, les passions et autres centres d’intérêt, tout comme un ensemble d’activités non salariées qui peuvent avoir une variété de fonctions. Les activités extra-professionnelles peuvent ainsi avoir par exemple une utilité sociale, lorsque vous êtes engagé(e) dans une association et donnez de votre temps pour aider certains publics. Elles peuvent également avoir une utilité politique, notamment.
Essence et but du CV
Pour comprendre ce qu’il vaut mieux faire quant aux activités extra-professionnelles dans un CV, examinons rapidement la raison d’être de ce dernier. Le CV est un outil de candidature dont le but est avant tout de vous ouvrir la porte de l’entretien d’embauche – ni plus, ni moins.
Comme on le couvre en détail dans mon livre, c’est une « vitrine » de vos compétences : il en donne un aperçu, pour permettre au recruteur d’avoir un premier niveau d’informations sur vous et, si ce qu’il lit lui convient, de vous inviter en entretien.
C’est exactement le même principe que la vitrine d’un magasin, raison pour laquelle j’utilise ce terme : le rôle de la vitrine est d’attirer le client dans le magasin, pour le faire acheter.
De ce constat, on comprend que tout ne doit pas figurer dans un CV, mais qu’en est-il alors des activités extra-professionnelles ?
Les activités extra-professionnelles dans un CV ne sont pas égales
Juste quelques dernières remarques avant de répondre plus précisément à la question de l’article. Indiquer les activités extra-professionnelles dans un CV n’est à aucun moment obligatoire, et c’est normal, car le recrutement est censé être basé sur les compétences professionnelles.
Vous avez peut-être déjà lu ce conseil que donnent beaucoup de recruteurs : « mettez les activités extra-professionnelles dans un CV, car cela montre votre personnalité, cela donne un côté humain à votre CV ».
Mais attendez une minute.
Votre but premier est-il de faire plaisir aux recruteurs, ou bien de décrocher votre prochain emploi ?
Nous sommes bien d’accord, et c’est pour cela que vous êtes en train de me lire.
Mon approche donc, c’est plutôt de dire : indiquer vos activités extra-professionnelles dans un CV va-t-il vous servir à décrocher votre emploi, ou bien au contraire vous desservir ?
Car les activités extra-professionnelles ne sont pas égales, et entraînent des résultats différents, ce que nous pouvons voir à présent.
Comment être immédiatement recalé(e) avec les activités extra-professionnelles dans un CV
Vous voulez un moyen presque sûr de perdre vos chances d’être recruté(e) ?
Indiquez des activités extra-professionnelles d’ordre syndical, politique ou religieux !
Bien sûr, les recruteurs ne vous l’avoueront jamais directement, car refuser des candidats sur les bases de ces activités extra-professionnelles dans un CV serait discriminatoire, et que cela pourrait leur coûter cher. Ces éléments font en effet partie d’une liste de critères de non-discrimination prévus par la loi, dans l’article L1132-1 du Code du Travail.
Cependant, croyez-en mon expérience de plus de 15 années du recrutement, c’est pourtant ce qui arrive dans la plupart des situations, et la raison est simple. Elle est liée aux préjugés. De nombreux employeurs pensent que les candidats réalisant certaines activités extra-professionnelles risquent de poser des difficultés : en étant plus revendicatifs, en étant moins en phase avec les valeurs de l’entreprise…
Bref, lorsque l’on sait que l’un des objectifs des entreprises est de réduire les risques, en recrutement comme dans le business en général, on peut comprendre ce mode de fonctionnement, même si on peut bien sûr le trouver injuste et ne pas le cautionner.
Vous prenez le même risque de rejet de votre CV en indiquant des activités extra-professionnelles ou centres d’intérêt qui peuvent entraîner des réactions émotionnelles fortes d’autres personnes. Si vous en pratiquez, vous êtes généralement au courant, et voyez de quoi je parle.
Si par exemple vous êtes passionné(e) de tir sportif, que vous pratiquez depuis des années, je vous conseille de vous abstenir de l’indiquer. Imaginez en effet que la personne qui vous recrute soit idéologiquement contre les armes à feu et/ou en ait peur, quelle image pensez-vous qu’elle pourrait se faire de vous (même inconsciemment) à la lecture de votre CV ?
Vous avez compris où je voulais en venir.
Les activités extra-professionnelles pour faire la différence
Certaines activités extra-professionnelles dans un CV permettent de marquer des points et peuvent même, lorsque votre candidature est très proche d’une autre, vous aider à faire la différence.
Car même si le recrutement est a priori basé sur les compétences professionnelles, n’oublions pas que nous sommes sur de l’humain.
Pour marquer ces points, il peut s’agir de tous types d’activités réalisées en dehors du travail, aussi bien des loisirs qu’une expérience extraprofessionnelle telle qu’un engagement associatif ou autre.
Le point de départ pour vous doit être l’analyse du poste à pourvoir, par les informations que vous aurez récoltées. La plupart du temps, il s’agira de l’offre d’emploi.
Quelles sont les qualités indispensables pour le poste et qui sont recherchées par l’entreprise ?
Vous voyez pas exemple que l’esprit d’équipe est important pour l’employeur, et vous pratiquez vous-même régulièrement un sport d’équipe (que ce soit le basketball, handball ou autre) ? Servez-vous en pour marquer des points en le mettant en avant !
Ce qui ne va pas intéresser le recruteur
Le recruteur lit des dizaines voire centaines de CVs par jour. Et il y a des activités extra-professionnelles dans un CV qui ne vont pas du tout l’intéresser.
Si, si, je vous assure ! Même si vous pensez que votre passion est spéciale et communicative (étant à votre tour victime de préjugés sur la façon de penser et réagir des autres, mais ne vous en faîtes pas, c’est humain !), le recruteur peut y être totalement hermétique.
Un des cas que j’ai très fréquemment rencontré, parmi les centaines de milliers de CV que j’ai analysés en plus de 15 ans de carrière, c’est le triptyque « cinéma, lecture, voyages » (bon d’accord, parfois c’est « cinéma, musique, voyages »).
Ah ça, si j’avais eu un euro à chaque fois que j’ai vu cette mention, je n’aurais pas assez de forces pour soulever le sac rempli de toutes les pièces !
Concrètement, cette mention n’apporte rien à votre candidature, et ne vous différencie pas de la majorité des personnes. En effet, la plupart des gens apprécient de passer un bon moment en visionnant un film intéressant, de s’évader avec un bon livre ou de pouvoir voyager.
En résumé, il vaut mieux ne pas mentionner vos activités extra-professionnelles dans un CV si vous n’êtes pas sûr(e) qu’elles vous permettront de marquer des points.
Avez-vous de la place dans votre CV ?
Une donnée d’entrée à prendre en compte lorsque vous vous posez la question des activités extra-professionnelles dans un CV, c’est la place disponible que vous avez dans ce dernier.
Si la place est un challenge pour vous, car vous cherchez à faire tenir votre CV sur une page et avez par exemple une expérience professionnelle importante, posez-vous les bonnes questions.
Qu’est-ce qui aura plus d’impact pour convaincre les recruteurs, les activités extra-professionnelles que vous pourriez indiquer dans votre CV, ou bien d’autres points importants ?
La plupart du temps vous avez déjà la réponse.
Mentir concernant les activités extra-professionnelles dans un CV
Je voudrais vous donner un dernier conseil, et n’y voyez à aucun moment un jugement de ma part. Je peux comprendre pourquoi certains utilisent des faux CV où ils mentent dans différentes rubriques, pour tenter de casser un cycle d’échecs et décrocher enfin l’emploi visé.
Les activités extra-professionnelles dans un CV n’échappent pas à ces pratiques.
Mon conseil si vous voulez réussir est d’éviter de mentir sur le sujet.
Contrairement aux mensonges sur les diplômes et expériences professionnelles, le risque juridique ici est probablement nul. En revanche, vous pouvez être démasqué(e) pendant l’entretien, avec pour conséquence d’être écarté(e) du processus de recrutement, car l’employeur n’aura pas la relation de confiance à laquelle il s’attend.
En effet, imaginez un instant que vous ayez indiqué une activité extra-professionnelle de type sportif qui selon vous permettait de marquer des points, que le recruteur s’avère être un expert du domaine et vous interroge de manière pointue, comment réagirez-vous ?
Ou bien vous mettez en avant un engagement associatif particulier, fictif, et le recruteur qui est également bénévole dans la structure s’interroge de ne jamais avoir entendu parler de vous…
Et ce n’est pas de la pure fiction, le recrutement m’a montré à plusieurs occasions que le Monde est vraiment petit !
Conclusion
Faut-il mettre ses activités extra-professionnelles dans un CV ?
Ma réponse est que ça dépend (et je sais que certains, conditionnés par leurs références cinématographiques, me répondront « ça dépasse ! »).
Si vous êtes certain(e) que cela apporte un plus à votre candidature, et que vous avez suffisamment de place sur votre CV, je vous encourage à le faire. Dans le cas contraire, vous feriez mieux de vous abstenir.
A vos succès !